Assise au Starbucks. Where else? Grande
mocha et muffin. Deux travailleurs qui se réchauffent les doigts en serrant fort leurs tasses. Le barista est pris d’un four rire. Je n’entends rien. Y’a Clemens
qui chante rauque dans mes oreilles.
Je suis fatiguée. Trop de
surtemps depuis trop de semaines. Aucun espoir d’amélioration. Encore changer?
De ça aussi, je suis fatiguée.
Mon Padawan a été nommé
capitaine de son équipe d’impro. Photo de graduation aujourd’hui. En tournoi tout le week-end. Tu le sais, mon Ange, combien je t’aime et
toute la fierté qui m’envahit quand je pense à toi?
« Take me to Loveland, and
no one’s gonna find me » que Clemens prie. «.. you have flowers in your mouth, ‘cause
your heart is upside down... » Je veux qu’on me joue de la guitare. Une
sonate au piano.
Sur mon verre en carton
rouge est inscrit « Let there be bright ». Tout le monde sait-il
briller? Un truc qu’on désapprend en grandissant? Quoi
de plus lumineux qu’un bébé! J’ai contribué à tamisé le mien? Ça m’émeut tout d’un
coup. Motton. Je me mordille les lèvres. J’essuie mes yeux.
Je suis si fatiguée.
Je vais aller courir tantôt. Au bord de l’eau. Ça énergise, l’eau. Le vent va me souffler. Je vais
peut-être voler. Tu y seras Daisy?
Et je vais relire ma liste
de priorités. Et poser ma candidature sur le poste affiché que je n’obtiendrai
pas. J’aurai posé une action. Le
premier pas qui coûte.
« How we explode like the lights in the dark - You push me up to the inglorious shadows
of your craving, and if we fall then we grow up like exponential assembly,
I never thought that some craving can stun your mind in behaving ». J’adore.
Ce texte paraît dans le cadre du Défi 31 Jours.